jeudi 23 septembre 2010

Grass Valley, travaux pratiques pour le Codespar

Depuis le mois de juin, les salariés de Grass Valley sont frappés par les licenciements programmés par la direction de l'entreprise. Le Codespar est le lieu de construction concertée de solutions de développement économique et social du pays et de l'agglomération de Rennes. Il ne peut pas rester neutre dans un conflit qui porte autant d'enjeux industriels sur le territoire.

Dans le conflit qui oppose les salariés de Thomson GV à leur employeur, la CGT oeuvre en premier à la défense des intérêts des salariés mis à mal. Mais les licenciements imposés ont un impact économique et social insupportable pour le territoire.

Par des techniques comptables de dépréciations bancaires, la dette du groupe Thomson a doublé, de 1,5 à 3 Md€). Après deux ans sans investissement, Grass Valley est mise en vente "pour réduire le déficit". Les mauvais résultats qui découlent de cette décision obligent Thomson à changer de stratégie: Grass Valley doit alors être restructuré en trois nouvelles filiales.

Les conséquences sur la localisation des établissements et la pérennité des emplois ont un tel impact sur Rennes-Métropole que la solution choisie doit être vraiment la meilleure. Les analyses remontées par la CGT de l'entreprise poussent à penser que la question soit réexaminée:
- concentration des difficultés sur une seule entité,
- investissement dans les licenciements plutôt que dans le développement,
- non respect des engagements trop implicites liés aux aides publiques,
- irresponsabilité sociale de l'Etat actionnaire.

Rennes-Métropole a conforté les divers réactions des collectivités avec sa déclaration du 30 juin en demandant à l'entreprise de contribuer au financement du fond de revitalisation, d'accompagner l'émergence d'entreprises nouvelles par essaimage, de produire un PSE exemplaire au bénéfice des salariés et d'engager un dialogue social de qualité.

L'entreprise n'est pas le seul acteur impliqué.
- Les salariés sont partagés entre la légitime réussite de leur parcours personnel et le souhait de pérenniser leur travail.
- La CGT, compte tenu de ses informations, met en doute l'intérêt de l'entreprise à mettre en oeuvre la solution choisie.
- L'Etat actionnaire se comporte comme un simple actionnaire confiant sans contrôle à la direction la valorisation de son patrimoine sans aucun souci de responsabilité sociale.
- Les collectivités sont privées de tout levier pour récupérer les aides publiques.
Nous travaillons ensemble au développement économique et social du pays et de l'agglomération de Rennes. Nous ne pouvons pas ne pas nous exprimer sur le sujet.

La CGT propose de:
- construire un diagnostic partagé entre tous les membres du bureau de Codespar,
- utiliser le pouvoir de l'Etat dans l'entreprise pour évaluer la solution de la direction avec tous les acteurs et mettre en place une solution tenant compte des intérêts de toutes les parties prenantes: entreprise, salariés, actionnaires, collectivités territoriales,
- mettre en place un contrôle démocratique de l'utilisation des aides publiques aux entreprises,
- expérimenter la proposition CGT (voir intervention CGT à l'assemblée générale du Codespar) de nouveau statut du travail salarié et de sécurité sociale professionnelle.

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Intervention au bureau du Codespar à la séance du 23 septembre 2010