Lors de la programmation 2012 des travaux du Codespar, j'ai demandé à co-piloter le groupe de veille mis en place depuis quatre ans. Le pilotage du groupe est totalement renouvelé avec Hervé Lejeune pour le Medef et moi pour la CGT, avec aussi un nouveau chargé de mission.
Aujourd'hui s'est tenue la première réunion plénière à laquelle j'ai participé. Le Codespar en retire une note qui est diffusée sur son site.
La première chose que je retiens est la prudence avec laquelle les indicateurs doivent être pris selon plusieurs intervenants. On sait bien que France Telecom, par exemple, baisse massivement sa ressource humaine sans plan social - pas nécessaire selon Stéphane Richard
Hervé Lejeune s'est étonné de la contradiction qui semble y avoir entre la mesure de l'activité et le ressenti. Dans le bâtiment, le pessimisme est produit par la santé des entreprises en tenaille entre des coûts de production qui augmentent et des prix de marché qui baissent (-20% dans le bâtiment). Elles peinent à obtenir des financements faute de garanties; les banques demandent des garanties, un participant a même signalé le cas d'une entreprise qui a dû placer sur un compte à terme un tiers de la somme qu'elle avait emprunté.
L'activité des secteurs serait inférieure d'une dizaine de points à une moyenne qui se situerait à 100 depuis 1981. L'éventuelle création d'une banque d'investissement régionale qui prêterait à taux presque nul constitue un thème de choix pour le groupe à qui le pilotage proposera le financement des entreprises comme thème de veille. Au cours des débats il a été question de la mobilisation de l'épargne pour les investissements locaux. C'est un thème que je pousse avec l'étude du système des Spar Kasse, les caisses d'épargne allemandes qui alimentent les PME industrielles qui font la force de l'économie allemande.
Les entreprises se plaignent d'une qualification du salariat disponible qui ne correspond pas à leur besoin. Le tissu économique pourrait créer plus d'emploi si les salariés étaient formés plus en adéquation avec le besoin des entreprises. Le bâtiment pense fortement à la main d'oeuvre étrangère. Il a été suggéré aussi de recruter des jeunes ayant un niveau de qualification adapté à l'emploi et de compléter sa qualification à l'emploi par un cursus métier.
Sur l'agglomération, le bâtiment se réjouit des grands travaux qui arrivent: métro, LGV, centre des congrès, nouvelle préfecture, etc. Mais il souligne que les réalisations ne commenceront pas avant 2013 et craint pour la survie des entreprises d'ici là. Les pertes d'emploi poussent les salariés dans des parcours qui les éloignent à jamais du métier. De même, le délai de versement des crédits "recherche" font peser un risque énorme sur la réalisation des projets. Il semble qu'un grand besoin de sécurisation des parcours des entreprises soit mis en évidence ici.
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| Prélèvement des dividendes sur le résultat net de France Telecom |
On a changé d'époque il est vrai. Quarante années de politique de profits mettant en oeuvre une stratégie de baisse des coûts et de marchés low-cost conduisent à une impasse. Les entreprises, comme les salariés, ont besoins d'être mis en mouvement dans des projets durables. Le nouveau monde pousse à une communauté d'intérêts entre les salariés et les entreprises au détriment d'un capitalisme prédateur comme celui de France Telecom dont on trouvera ci-contre l'évolution des prélèvements qu'il inflige au groupe.
Cette première réunion du groupe veille conjoncturelle du Codespar fait apparaître dans toute son évidence la présence syndicale dans ce groupe que j'ai tenu à affirmer en participant au groupe. Le co-pilotage salariés-entreprises a un sens dans le nouveau monde qui apparaît aujourd'hui.
