dimanche 6 juin 2010

Les retraites - propositions de la CGT

Pour améliorer la mobilisation des salariés sur la question des retraites, la CGT a déployé un plan national de formation de ses militants. J'ai participé à celle organisée par l'union départementale CGT 35 constituée de deux parties: les notions essentielles et les propositions de la CGT.

Avec une espérance de vie largement supérieure à 75 ans, la retraite n'est plus une assurance pour couvrir le risque vieillesse, mais un droit, un salaire socialisé.
Pour assurer ce droit, un socle commun de revendications s'impose. Les propositions de la CGT ont pour but mettre en place le système et les financements susceptibles de garantir ce socle:
- taux de remplacement au minimum de 75% pour une carrière complète,
- pas de pension inférieure au SMIC pour une carrière complète,
- âge légal d'ouverture du droit à retraite à 60 ans,
- validation des années d'étude et de toutes les périodes de recherche d'emploi,
- départ anticipé en fonction de la pénibilité du travail,
- indexation des salaires portés au compte et pensions indexées sur les salaires,
- reconquête et amélioration des droits familiaux et conjugaux dans le privé et le public.

Répondre au double défi démographique.

Le système social doit relever le double défi démographique du papy-boom (les enfants nés dans la décénie qui a suivie la dernière guerre mondiale) et l'allongement de la durée de vie. Plus de 30% de Français auront plus de 60 ans en 2050. Le niveau de cotisation a progressé régulièrement de 1947 à 1990. Et les droits ont été aussi amélioré, passant de 20 à 50% pour le régime de la sécurité sociale.Aujourd'hui, les retraites représentent 12% du PIB. Il faudrait passer à 18%. Le défi est supportable.

Mettre l'emploi et les salaires en priorité.

C'est avant tout le poids du chômage qui est la source des difficultés de financement de la protection sociale. Le rapport retraités/actifs n'a aucun sens quand plus de 5 millions d'actifs sont en fait en inactivité ou en grande précarité. S'ils avaient un emploi de qualité, ils financeraient la moitié des besoins de la retraite.

Pour répondre à cet objectif de plein emploi, la gouvernance des entreprises doit être réformée et ne plus être soumise aux intérêts particuliers de financeurs qui se conduisent comme des propriétaires ayant comme seule préoccupation de tirer le maximum de leur patrimoine, sans souci de l'intérêt général.

Réformer assiette et taux de cotisation.

Croyant oeuvrer pour l'intérêt général en diminuant la masse salariale en faveur des profits dans l'espoir d'augmenter les investissements et les emplois, la Gauche arrivée au pouvoir en 1981 s'est trompée. Trente ans après, nous constatons que la baisse de la masse salariale n'a pas augmenté l'investissement et que la situation de l'emploi s'est dégradée.

Le niveau moyen des salaires s'est dégradé, le chômage a augmenté et les exonérations de cotisations patronales se sont multipliées. Toutes ces mesures ont dégradé le financement de la protection sociale.

Il est temps de réformer le financement de la protection sociale:
- en prenant en compte la totalité de la valeur ajoutée de l'entreprise pour le calcul de la cotisation dit "patronale", le taux variant en fonction de la part des salaires dans cette valeur ajouté (cette part varie de 31% dans les activités immobilières à 81% dans la construction),
- en instaurant une cotisation sur les revenus financiers des entreprises.

Le but de cette réforme du financement est de dégager les 6 points de PIB nécessaires.

Solidariser régimes et salariés au sein de la maison commune des régimes de ratraite.

Plutôt que de dresser les salariés les uns contre les autres comme n'ont pas cessé de le faire les retrograteurs depuis 1987, il faut assurer un vrai droit à retraite à tous les salariés et une pension sûre aux retraités, faire appliquer le socle commun, programmer le financement de la répartition et conforter la solidarité intergénérationnelle.

La maison commune des régimes de retraite doit:
- résoudre la question transversale des salariés ayant cotisé à plusieurs régimes,
- garantir le principe de prestations définies,
- garantir l'existence et la pérennité des régimes,
- gérer la solidarité de façon transparente,
- donner une définition de la carrière complète, dans le cadre de références communes,

- introduire la prise en compte de la pénibilité dans l'ensemble des régimes,
- fixer des objectifs communs pour les droits familiaux et conjugaux,
- suivre l'équilibre financier des différents régimes, gérer la compensation intre les régimes dans la clarté et la justice.

C'est avec ces propositions que la CGT veut aller au débat avec les salariés et construire la mobilisation indispensable au droit à retraite.

D'après le contenu de la formation CGT sur les retraites