mercredi 14 mars 2012

Entreprises et salariés, un nouveau statut

Le Codespar effectue une veille conjoncturelle et publie une note de conjoncture chaque trimestre. La dernière note produite a été présentée au bureau lors de sa dernière séance, le 8 mars. S'en suit une discussion. Lors de l'examen de la situation du secteur du bâtiment, les représentants patronaux ont exprimé le besoin d'une sécurisation du parcours des entreprises.

Contrairement à l'Allemagne, la France utilise très mal le chômage partiel pour amortir les dépressions économiques tout en préservant les compétences. La cause réside probablement dans le fait que le tissu de TPE est beaucoup plus important en France, l'Allemagne disposant d'un parc de PME de plus de 500 employés plus nombreux. Les TPE ne disposent pas des moyens de financer la part nécessaire à compléter le revenu des salariés mis en chômage technique. Tout naturellement, les représentants du patronat suggèrent la mise en place d'une sécurisation de ce parcours des entreprises.

Les salariés bénéficient d'un certain nombre de mécanismes de sécurisation des parcours professionnels avec formation pour améliorer leur employabilité, chômage pour bénéficier d'un minimum de revenu. Rien à voir avec la sécurité sociale professionnelle inscrit dans le statut du travail salarié de la CGT.

Maryse Dumas présente ainsi l’action de la Cgt pour un nouveau statut pour le travail salarié: "Alors que la plupart des projets portent sur le moment de la rupture, l’ambition de la CGT est de construire de la continuité et de la progressivité. C’est pourquoi notre ambition première est de conquérir un ensemble de droits qui reconnaissent la place centrale du travail humain, son caractère non marchand, qui permettent à chacune et à chacun de trouver sa place dans une société solidaire, d’y  construire un projet de vie. Cela ne diminue en rien notre volonté d’intervenir sur les questions économiques et de gestion avec l’ambition de parvenir au plein emploi et de développer des coopérations internationales visant le co-développement. Mais nous voulons compléter cette intervention économique par des conquêtes sociales pour les salariés leur permettant de faire reculer l’exploitation, l’aliénation. Il s’agit d’une vision aussi importante que celle qui a  conduit à la conquête des conventions collectives ou de la sécurité sociale."

Que faut-il accepter pour répondre aux besoins des entreprises et de leurs salariés? Cotiser. On n'a rien inventé de mieux. La cotisation est fondatrice des sociétés humaines sédentaires. Elle est apparue avec l'agriculture: chaque famille prélevait une part de récoltes qu'elle ne consommait pas, mais plantait à l'automne pour assurer la subsistance de l'année suivante.

Les actionnaires des entreprises se comportent comme des propriétaires qui exercent leurs droits sur leur propriété. Mais, depuis trente ans, les entreprises ont bénéficié d'un tel arsenal d'aides (exonération de charges, soutiens à l'innovation, crédits recherches, etc.) que le droit de propriété revendiqué n'a pas de sens. Un nouveau statut de l'entreprise dit être mis en place, statut installant la démocratie dans l'entreprise.