lundi 16 janvier 2012

Pour des moyens syndicaux de territoire

Les organisations syndicales sont de plus en plus sollicitées par les collectivités locales: Codespar, CCRRDT, commissions et comité les plus divers. Mais elles ne disposent que des droits syndicaux des élus et mandatés au sein de l'entreprise, des droits de plus en plus limités aux individus et de moins en moins attribués aux organisations en fonction de leur représentativité.
J'ai participé, au sein du Codespar, à deux réunions dans lesquelles l'occasion m'a été donnée de rappeler les besoins syndicaux pour assumer une fonction qui semble nécessaire aux autorités politiques comme aux employeurs.

Formé de quatre collèges (élus du pays de Rennes, organisations patronales, organisations syndicales de salariés et associations), le Codespar (Conseil de développement économique et social du pays et de l'agglomération de Rennes) a deux fonctions: comité de bassin d'emploi et conseil de développement. Le travail est effectué au sein des institutions de l'association (AG, CA, bureau), mais aussi au sein de groupes de travail qui mobilisent au-delà de ses membres.

Les délégations syndicales peinent à maintenir des délégations suffisamment dynamiques pour tenir la place qu'elles peuvent avoir et que l'on attend d'elles. Deux freins s'y opposent:
- Les organisations syndicales oeuvrent en premier au plus près des salariés, à savoir dans les entreprises. Leurs militants ont obtenu des droits avec l'entrée des sections syndicales dans les entreprises et avec l'exercice des institutions représentatives professionnelles (IRP) comme au sein des entreprises publiques. Les fédérations portent les organisations syndicales territoriales qui doivent fournir de plus en plus de mandatés pour répondre au besoin de la concertation souhaitée par les autorités politiques.
- Les militants mandatés sont formés au sein de l'entreprise et connaissent mal l'environnement institutionnel du territoire dont ils n'en pratiquent pas les usages consensuels. Le décrochage de ces militants est rapide et les organisations syndicales ont toutes les peines du monde à maintenir le personnel nécessaire à leur bonne contribution.

Un Grenelle territorial devrait instituer des droits syndicaux territoriaux qui permettraient aux organisations syndicales de dégager les moyens nécessaires à leur représentativité professionnelle consolidée sur le territoire. Cela oblige bien sût à territorialiser les IRP dans les entreprises, ce qui favorise heureusement la proximité géographique des représentations avec les salariés.

La formation des membres est apparue essentielle au groupe de travail sur la communication du Codespar, ainsi qu'aux participants à la rencontre entre les conseils de développement et le CESER comme la fourniture de moyens territoriaux aux organisations syndicales. Mon intervention sur ces sujets a été extrêmement bien reçue. Il faut maintenant passer aux actes.