dimanche 6 octobre 2013

Idées fausses et dangereuses sur les pauvres et la pauvreté

ATD Quart Monde balaie 88 idées préconçues dans un petit livre sur les populations pauvres. "Les idées reçues véhiculent bien des préjugés, sèment l'incompréhension et attirent le rejet. Les combattre est une obligation citoyenne d'autant que ce sont les plus pauvres qui en sont les principales victimes." (Philippe Warin).

Il y a trop de pauvres. Tous fraudeurs, ils cherchent à profiter au maximum des aides et ne veulent pas travailler. Ils ne vivent pas mal avec le RSA et peuvent gagner plus qu'avec un SMIC. Avec la CMU, ils sont soignés gratuitement. C'est notre protection sociale trop généreuse qui attire les étrangers si envahissant.
En finir avec
les idées fausses
sur les pauvres
et la pauvreté

Les pauvres fraudent beaucoup moins que les autres. La fraude à la CAF représente 698 M€, alors que celle de la TVA représente 10 à 11 Md€, celle du travail au noir des entreprises 15,5 à 18,7 Md€ et celle de l'impôt sur le revenu 15 à 19 Md€. La fraude aux allocations familiales correspond à 1,2% des sommes collectées alors que la fraude à l'impôt sur le revenu représente 30 à 38% des sommes.

Beaucoup de pauvres n'ont pas recours aux aides auxquelles ils auraient droit. Ils veulent ne pas dépendre de l'aide publique, les démarches sont trop complexes et l'information leur manque... 50% des personnes éligibles au RSA ne demandent pas à en bénéficier; 29% de ceux qui auraient droit à la CMU ne la mettent pas en œuvre.

Les pauvres veulent travailler. Plus des deux tiers des personnes en situation de pauvreté ont un emploi ou sont en recherche d'emploi selon un rapport de l'Onpes de mai 2013. Ils attachent une si grande valeur au travail que la plupart acceptent la reprise d'un emploi, même sans gain financier immédiat.

Il n'est pas possible de vivre dignement avec le RSA. La part des dépenses contraintes dans le budget des plus pauvres (loyer, téléphone, gaz, électricité, cantine, etc.) a tellement augmenté ces dernières années: de 31% en 1989 à 48% en 2005.

Les pauvres ne se soignent pas. Près d'un tiers des bénéficiaires du RSA n'ont pas accès à la CMU. 70% des personnes qui ont droit à l'ACS (acquisition d'une complémentaire santé) n'en font pas la demande. Un quart des médecins parisiens ont refusé les patients bénéficiaires de la CMU en 2009.

Les étrangers sont attirés par la perspective d'un travail, pas par notre protection sociale. Leur motivation est avant tout d'"améliorer leurs conditions de vie et celle de leur famille" (rapport perspectives des migrations internationales 2013 de l'OCDE). Il faut être en possession d'un titre de séjour depuis au moins cinq ans pour bénéficier du RSA et vivre au moins depuis dix ans en France pour percevoir le minimum vieillesse  En France l'immigration coûte 68 Md€ en terme de prestations sociales et rapporte 72 Md€ en terme de cotisations sociales et d'impôts (voir L'immigration coûte cher à la France - Qu'en pensent les économistes ? de Xavier Chojnicki, Lionel Ragot).

Ces idées ne sont pas seulement néfastes pour les pauvres, mais pour toute la société elle même. Ce combat est un combat de salut public. Pour lutter contre tout ce qui détruit le vivre ensemble, il faut avoir l'intelligence de chercher et ne pas se limiter à écouter les "économistes à gages" abonnés des écrans TV.